Coup de poker avec des post-it !

Voilà un cours que je donne depuis des années. Le sujet ne change pas — la microscopie électronique à balayage — mais le format, lui, évolue sans cesse. Je l’ai animé en master pour des étudiant·es non physicien·nes, en licence pro pour des profils très orienté·es salle blanche… Parfois j’ai 40 personnes en face de moi, parfois 10.

L’année dernière, il s’agissait d’un cours de 2h devant 20 personnes niveau bac+2, certaines en apprentissage connaissaient bien le sujet d’autre pas du tout. Encore une fois il fallait revoir le format du cours ! Devant mon ordinateur, comme à chaque fois, je me suis posé les questions classiques :
👉 Quels sont les points essentiels ?
👉 Comment introduire le sujet ? Par la physique ? Par la formation de l’image ? Par la technique ?
👉 Quel est mon objectif ? les préparer pour le TP ? Les préparer pour une utilisation pro ? …

Et là, face à mes 35 PowerPoint sur le sujet, j’ai ressenti une vraie lassitude. Je savais que les ajustements que je ferais cette année ne serviraient peut-être pas l’année suivante, car le public change, ses attentes aussi.

Alors j’ai tenté un coup de poker — et c’est devenu l’une de mes meilleures expériences d’enseignement.

J’ai distribué des post-it aux étudiant·es, et je leur ai laissé 10 à 15 minutes pour poser toutes leurs questions sur le sujet, librement.

Ensuite, j’ai lu chaque post-it, regroupé les questions par thème, et j’ai improvisé le reste du cours en naviguant dans mes présentations pour trouver les bonnes diapositives.

Les étudiant·es étaient particulièrement attentif·ves, parce que je répondais directement à leurs questions. Iels n’hésitaient pas à rebondir, à dialoguer.
🎯 Le rêve de tout·e enseignant·e : une séance construite uniquement sur la curiosité des participant·es !

Bien sûr, pour poser des questions, il faut déjà avoir un minimum de contexte. C’est la seule chose que j’ai imposée : 15 minutes en début de séance, où je leur montre des images d’un même objet vues avec différents instruments. On les observe ensemble, on les décrit, on les compare. Cela permet à la fois de présenter les capacités du microscope… et d’éveiller leur esprit critique pour nourrir la suite.

J’ai renouvelé l’expérience cette année (4h et 11 personnes), et… ça fonctionne toujours aussi bien !